Sulfure
Ô déesse chatte
infernale et muette
quand tu peignes d'onglifures
mon corps sans peau
que je vomis mon sang noir
l'air et l'eau
dans mon ventre enflammé
de mort vivant
le fiel acide et jaune glisse
entre mes viscères pourris
et brûle
et tord…J'ai craché mon cœur et mes entrailles
je hoquète j'étouffe
entre tes griffes en tenailles
laisse-moi
ou viens avec moi dans la fournaise
l'esprit noyé au fond
du tortueux abysse en spirale
Combien de siècles de néant
à rouler entre les vapeurs âcres de Jupiter
et les méthaneuses sueurs de Vénus
nauséeux trous noirs avides où nous serons dévorés
comme tourbillons d'enfer
en grappes éthyles
dans le pressoir du vendangeur masqué
sans avoir vu la lumière éternelle
et désespérément
palpé l'ombre de Dieu ?